Rencontre inter-antenne

Publié le par La Tortue Voyageuse

7 et 8 mars, nous sommes à Dori pour la fête de la femme !

Récit de Sylvie Rubé, présidente de la Tortue Voyageuse 

Nous avions fixé rendez-vous à Ilyassoum Maïga, le trésorier de l'antenne de Markoye, antenne gérée en France par notre amie Amélie Padioleau. Roger Ouédraogo m'accompagnait pour répondre au souhait de l'antenne de connaître les membres et les activités qui se mènent dans le Passoré.

Nous discutons longuement de la situation à Markoye.

« Tous les ans, explique Ilyassoum, il y a un des enfants parrainés qui quittent l'école. Ils ont une trop mauvaise maîtrise du français et chez eux, leur famille les fait travailler, ils n'ont pas de temps pour étudier. Donc maintenant, on a décidé de continuer à suivre ceux qui quittent le système scolaire. C'est comme ça qu'on a inscrit Abdoulwahidou en menuiserie à l'ANPE de Dori après qu'il ait redoublé sa 6ème puis sa 5ème.

Actuellement, nous en avons 2 en 6ème, une seule en 3ème. Il faut savoir qu'à Markoye, environ 4 enfants réussissent chaque année le brevet sur une cinquantaine à la fin de la 3ème. »

 

 D'où l'intérêt de l'école bilingue, Ilyassoum est convaicu que c'est là que se trouve la solution pour ces jeunes de milieu défavorisé. Mais il y a une question de langue. Actuellement, les écoles bilingues dans lesquelles on apprend à lire tout d'abord dans la langue maternelle, avant d'aborder le français, sont implantées en 3 langues: le foulfouldé pour les peul, le mooré pour les mossi du plateau, le dioula à l'ouest. Or ici, il existe d'autres ethnies pour lesquelles la méthode n'est pas en place, ni les enseignants formés.

  « Dans l'école classique, l'enseignement se fait d'emblée en français, il y a une dégradation dans la mesure où la formation des enseignants est passée d'une durée de 2 ans à une durée de 2 mois! A cela s'ajoute une faible rémunération et donc il n'y a pas de motivation. Dans les endroits reculés, les enseignants changent tous les ans, les villages n'ont que des enseignants débutants, peu motivés et mal rémunérés qui n'attendent que de partir de là. D'une année sur l'autre, les élèves ont du mal à s'adapter aux différences de méthodes, il n'y a pas de continuité. L'accès à l'école, c'est vraiment une question de moyens. »

Le soir, nous avons rencontré Abdoulwahidou et le directeur de l'ANPE qui a consenti une réduction des frais de restauration du petit pour que le budget alloué par la Tortue permette sa formation en menuiserie. Merci à lui!

 Le 8 mars, Ilyassoum nous a fait visiter Dori, nous avons rencontré son oncle qui fut le premier à Markoye à aller à l'école et qui prit Ilyassoum sous sa protection pour le scolariser. Actuellement, il est  grand médiateur du Faso.

Le 8 mars aussi, c'est fête de la femme, toutes les femmes s'étaient fait coudre des robes dans le tissus du 8 mars, quelle vision en rentrant à Ouaga de les voir toutes habillées dans ce tissu!

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